Les
Trois Lamas racines
Gratitude
au Lama ultime
[1]
,
Lien
racine au dharmakaya de la connaissance.
Il
n’est de bouddha que l’esprit.
Gratitude au Lama imaginal
[2]
,
Lien
racine au sambhogakaya du verbe.
Il
n’est de sagesse que l’esprit.
Gratitude aux Lamas de lignées
[3]
Lien
racine au nirmanakaya du corps.
Il
n’est de transmission que d’esprit.
La base, le chemin et le fruit
Sont
en la bienfaisance
[4]
de
l’esprit.
Quand l’Éveil est clairement définit,
L’aspiration
est indéfectible.
Quand la vue se confirme en la contemplation,
La
motivation est sans condition.
Quand les réalisations s’exécutent
Doukha
et soukha sont co-émergent.
Il n’est pas d’état de samsara ni de bouddha.
Il
y a l’œuvre
[5]
bienfaisante
de l’esprit.
Qu’on l’envisage ou pas,
Qu’on
soit en concordance ou pas,
Qu’on
la réalise ou pas,
Elle
suit son cours naturel
Indéfectible,
inaltérable, inébranlable.
Étant a-temporelle et
a-topique,
Je
n’en serai jamais privé.
Elle est irréprochable et juste :
Je
deviens ce que j’en fais.
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Avec Lama Shérab Dorjé
[1] Tib. Tsa ouaï Lama. [2] Tib. Taks paï Lama. [3] Tib. Gyu paï Lama. [4] Souvent traduit par bienveillance ou compassion, mahākaruṇā ne définit pas le sentiment d’une personne mais définit les aptitudes bienfaisantes de l’esprit lorsque la vacuité des phénomènes est réalisée. Bouddha, dharmakaya, sambhogakaya, nirmanakaya, sarvajnana (omniscience), mahakaruna, upaya etc. tous définissent des aptitudes de l’esprit une fois délivré des voiles de l’ignorance, de la soif et de la saisie. Ils ne définissent pas la personne. [5] La vue du Lama Racine du Sugata consiste à considérer cette bienfaisance de la bodhi de l’esprit comme n’ayant jamais cessé d’œuvrer. L’esprit fonctionne logique à sa nature primordialement éveillée (bouddha) et bienfaisante (sugata). Ce sont l’ignorance, la soif et la saisie qui nous empêche d’en profiter pleinement au bénéfice de soi-même et d'autrui. |